La fin de l’été arrive et la saison touristique se termine à Caribou Crossing. Chacun s’active pour trouver un boulot pour l’hiver, de mon côté je laisse le destin faire. A l’heure où j’écris cet article, je suis à Nantes, nous sommes le 25 avril 2020, et il m’aura fallu un hiver au Yukon pour comprendre que lorsque l’on souhaite quelque chose, tout arrive, “tout arrive à point” !
Les températures descendant fortement et ayant vécu en septembre au Yukon l’année précédente, je savais qu’il ferait trop froid dans ma cabane non isolée pour finir la saison. J’ai donc demandé à Marcelle, qui tient Alayuk Adventures et que j’avais dépannée quelques jours durant l’été, si en échange de l’aide avec son chenil, elle pourrait me loger. Elle accepte et je passe donc septembre au chaud avec un rythme de boulot un peu plus soutenu. En effet, le matin je nourris et entraîne les 60 chiens de Marcelle puis je vais travailler pour la journée à Caribou Crossing, et enfin le soir je m’occupe à nouveau des chiens de Marcelle.

Les jours de septembre défilent et j’entends les différents plans et attentes de mes collègues pour l’hiver. Moi je n’ai toujours rien pour la suite et nous sommes mi septembre. Au pire je rentre en France…
Un soir, au souper, Marcelle me dit que son guide prévu pour l’hiver a annulé sa venue et me propose le poste. Je savais que je travaillerais énormément mais l’idée de passer l'hiver avec les chiens, guider les touristes mais aussi entraîner les chiens pour l’Iditarod, la course de 1600km en Alaska, m’excite. J’accepte donc de travailler jusqu’à fin mars 2019 pour Marcelle.
Mais avant l'hiver il y a l'Alaska au programme :) La saison à Caribou Crossing est terminée. Nous sommes le 28 septembre 2018 et nous prenons, avec Arnaud, la route vers l'Alaska pour un voyage de 10 jours. Nous prenons chacun notre voiture, Arnaud restera ensuite travailler pour Dave Dalton un musher américain réputé.

Nous allons parcourir des milliers de kilomètres, souvent seuls sur les routes, avec comme étapes : Haines pour observer les grizzlys pêcher le saumon, Wrangell St Elias National Park, Valdez, Anchorage, Denali National Park et la péninsule de Kenai.

Haines
Nous partons donc direction Haines qui est bien aux Etats-Unis malgré sa proximité avec le Canada et l'éloignement avec les autres villes américaines. La route est superbe pour se rendre jusque là bas et nous ne sommes pas déçus, les grizzlys sont bien là, à pêcher le saumon.(Vidéo)









Valdez
Nous descendons ensuite vers Valdez, port de pêche et loisir, connu notamment l'été pour être un point de départ vers des excursions sur des glaciers. Nous ferons quelques randos dans les environs sous un ciel radieux.









Wrangell St Elias
Nous partons ensuite en direction du Parc National Wrangell St Elias. La particularité de ce parc est qu'il faut parcourir plus de 100km sur une route en gravier pour y arriver. Autant dire que ce n'est pas possible avec ma voiture, on prendra le 4x4 d'Arnaud pour s'y rendre. Enfin... pour essayer de s'y rendre... Le départ se fait du petit village de Chitina (123 habitants en 2000). Nous parcourons 20km et subissons déjà une crevaison... Il reste plus de 80km aller, sans roue de secours... Nous sommes hors saison, il n'y a pas de réseau téléphonique, autant dire que s'il nous arrive un autre souci, nous serons isolés de tout, sans personne pour nous aider...nous abandonnons... Arnaud y est retourné au printemps dernier, le décor est incroyable...ça sera une autre fois pour moi.
Sur le retour, nous ferons la rencontre d'un habitant de retour de la chasse au bison... Tout fier de nous montrer son tir en plein coeur de la bête...








Denali National Park
Nous décidons alors de prendre la direction du Parc National du Denali, connu notamment pour être le décor du film Into the Wild. En cette période de l'année, une partie du parc est fermée mais malgré cela nous ferons de belles randonnées et également de belles rencontres avec des loups. Nous aurons d'ailleurs la chance incroyable de les entendre hurler en compagnie d'un ranger du parc et de sa femme, Andy et Kristin Pace, tous deux également mushers réputés. Le parc a d'ailleurs également son propre chenil, mais les chiens ici ne font pas de courses l'hiver. Il partent pour des projets scientifiques dans des endroits inaccessibles en voiture, et donc uniquement en traîneau.
Vidéo sur la route vers le Denali





















C'est ici que je laisse Arnaud. Il continue vers le nord pour rejoindre le musher chez qui il va travailler plusieurs semaines. De mon côté, je redescends vers le Sud, Anchorage et la péninsule de Kenai.
Vers le sud
Sur la route vers le sud, je passe devant le parc d'Etat du Denali. Moins connu mais tout aussi magnifique, la randonnée de 10km que je fais seul est magnifique : Vidéo


Je m'arrête ensuite à Anchorage où je passe 2 nuits en couchsurfing. Anchorage est la ville la plus peuplée d'Alaska avec pas loin de 400 000 habitants. Le tour est rapidement fait et je dois avouer que je ne suis pas trop emballé. Je ne m'y attarde pas longtemps, c'est plus une escale sur la route vers la peninsule de Kenai.





Je file ensuite à 200km au sud, vers Seward qui est une des deux principales villes de la péninsule de Kenai. Mon but est de faire la randonnée permettant de voir un glacier magnifique du nom d'Exit Glacier. Je ne vais pas être déçu, c'est clairement une de mes top randos. Je vais même apercevoir de loin un ours noir (et de près ses crottes 🙂). Je vais aussi bien réaliser à quel point le réchauffement climatique frappe la planète. Sur des centaines de mètres, il y a des panneaux avec l'année où était le glacier à ce moment là... ça fait peur !






Bonus vidéo, en route vers le glacier
Bonus vidéo 2 : le glacier et l'ours
Je termine enfin mon road trip par la visite de la petite ville de pêcheurs, Homer, très jolie aussi. Dommage que nous sommes hors saison, il y a quand même quelques restaurants ouverts pour goûter à du poisson frais.




Et voilà, c'est la fin de ce road trip magnifique en Alaska. Pour avoir visité d'autres états américains, l'Alaska est à part tant par ses paysages que par ses habitants sympathiques. D'ailleurs, ils se disent avant tout Alaskan avant American.
Je n'ai évidemment pas tout visité, et clairement, retourner à Wrangell St Elias me fait rêver.
