Après le road trip en Alaska, j'ai fait un petit aller retour de 15 jours en France. Idéalement, j'aurais voulu venir pour Noël mais le prix des billets d'avion était exorbitant !
Je profite de mon passage à Vancouver pour faire une formation au premier secours spéciale milieux sauvages et éloignés. La formation dure 20h et se fait en groupe avec des exercices pratiques. Tout en anglais forcément, pas simple le vocabulaire du corps humain 🙂

Je suis donc de retour au Yukon mi novembre, et la saison démarre déjà. A peine arrivé ( et jetlagué), je pars dès le lendemain guider des touristes. Je ne connais pas les sentiers et ça fait un an que je ne suis pas monté sur un traîneau 🙂 Je confirme que c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.
Je suis donc le guide pour la saison accompagné d'handlers (personnes qui s'occupent des chiens, d'atteler,...) qui viendront aussi guider avec moi suivant le nombre de touristes. Je pars principalement guider avec Marcelle mais plus la saison avance, nous partons à plusieurs.
Je guide tous les jours, soit 2 demi-journées (14km) , soit une journée complète (40km + pique nique).
En plus des tours la journée, il m'arrive de partir le soir avec Marcelle entraîner les chiens en vue des courses que Marcelle va faire (la Yukon Quest 300, environ 480km donc, et l'Iditarod pour 1600km). On fait des entrainements crescendos de 30km jusqu'à 140km en 24h. Quand on part pour 24h, il faut s'imaginer tout le temps debout sur le traîneau, faire une pause de 4h où on va nourir les chiens, manger et dormir à peine... les 24h m'ont exténué, je n'imagine même pas faire cette course de 1600km sur plus de 10j !



Je travaille quasiment 7 jours sur 7 tout l'hiver avec le rythme suivant :
- 6h, le réveil sonne
- 7h, il faut nourir les chiens et nettoyer le chenil, constituer les équipes
- 8h, Aller chercher les touristes à Whitehorse (30min aller)
- 9h, le premier groupe de touristes arrive, on donne les consignes, prépare les traîneaux, attèle les chiens et on part
- 12h, il faut reconduire les touristes (et manger)
- 14h, le second groupe arrive, on donne les consignes, prépare les traîneaux, attèle les chiens et on part
- 16h, on prend un petit choco
- 18h, on nourrit et nettoie l'enclos
- 20h, on dîne
- 21h30, on lutte contre le sommeil
- 22h on dort 🙂
Pause pique-nique sur un tour à la journée









Je loge la première partie de l'hiver dans le "ranch" d'Alayuk où nous sommes parfois 6 personnes, h24 ensemble, et je finirai la saison dans une petite cabine avec Geneviève, québecoise, qui travaillait en tant qu'handler.







L'hiver est relativement doux cette année, il fait a peu près -20° C tout l'hiver avec quelques semaines à -30/-40°. C'est un froid relativement sec, donc bien couvert ça va. Mais quand même à partir de -25, ça commence à piquer, et puis -35 est encore un autre palier. D'ailleurs, les tours sont annulés en dessous -35. J'ai malgré tout fait un tour une fois à -37°C pour former une nouvelle guide, j'ai compris pourquoi on annulait 🙂



Malgré les journées chargées, je trouve du temps pour un peu de loisirs, avec ou sans chiens 🙂
J'avais découvert le canicross l'été et bien, on peut aussi en faire l'hiver ! J'ai même tenté avec 2 chiens. Bon pour le coup, je l'ai fait qu'une seule fois, ça allait beaucoup trop vite (12km/h). J'aurais aimé courir avec Spike mais il nous a quitté subitement après une torsion à l'estomac :( J'ai alors beaucoup couru avec Dyea, Dragon et Otter. J'ai aussi tenté le ski joering : du canicross mais avec des skis 🙂
Ma dernière expérience en vélo au Yukon s'était terminée par une épaule en vrac (sept 2017), mais l'hiver au Yukon c'est aussi le fat bike et le ski de fond ! Le fat bike se pratique sur des pistes (vertes, rouges, noires) appelées "single track", elles font la largeur du vélo. J'étais septique mais superbes sensations.












Bonus vidéo : Canicross, En traîneau après le boulot, Sortie seul au monde
Les activités extérieures ne manquent pas mais je découvre aussi avec beaucoup de plaisirs le travail avec mes mains. La voisine, Françoise, est artiste et aller prendre le thé en sa compagnie est un moment de pause excellent. Avec Françoise, j'apprends à faire des mukluks (bottes traditionnelles premières nations) et des attrape-rêves !









La fin de saison arrive un peu plus tôt que prévu suite à un conflit avec le compagnon de Marcelle, mais les beaux jours sont déjà là, et cela va permettre de finir la saison à la cool à redécouvrir des coins et randonner un peu avant le retour en France.
Nous faisons un petit road trip de 5 jours avec Geneviève, qui au final ne connait que trop peu le Yukon. L'occasion pour moi de revoir les paysages que j'aime tant à une autre saison. Magnifique !













Fin mars déjà.... il est temps de vendre ma voiture et de rentrer en France... pour d'autres aventures...
Pour l'anecdote, j'ai eu un peu de mal à vendre ma voiture. Ce n'était pas la meilleure période et les acheteurs (ou arnaqueurs) tentent tout pour acheter à un prix dérisoire... A 3 jours de quitter le Canada je suis prêt à l'emmener à la casse . Mais j'écoute Françoise qui me dit que dans la vie, tout arrive à point ! Et Françoise avait raison... La veille de partir, je vends ma voiture à un ancien collègue de Caribou crossing 🙂



